Boké et sa région minière

Pendant longtemps, la ville servit de comptoir d'échange. Depuis 1973, l'ascension du port minier de Kamsar a réduit son rôle polarisant.
         
         Au départ, les Landoumas développèrent le centre actuel de la ville comme lieu de culture. Cet endroit était favorable aux cultures grâce à la fertilité des sols et à la proximité du fleuve. Puis, ce village bâti en amphithéâtre intéressa rapidement les colons. Ces derniers y établirent des comptoirs de commerces dès le début du XIXème siècle. La ville servit alors de comptoir d'échange pour les productions européennes contre le caoutchouc, les amandes de palmes, les arachides, le sésame, les peaux, l'ivoire, le café et l'or, que les habitants de l'intérieur apportaient de très loin (Fouta Djalon). Avec l'indépendance, la ville a connu une expansion urbaine importante. Elle a été érigée en chef lieu de province qui regroupait les régions administratives de Gaoual, Koundara et Boffa.
         Aujourd'hui, avec moins de 40 000 habitants, la population de la ville décroît lentement. Cette décroissance est due en partie à l'activité minière développée dans les villes proches de la Préfecture: Sangarédi et Kamsar. Depuis 1973, la Compagnie des Bauxites de Guinée (C.B.G.) assure l'extraction et le traitement de la bauxite de ces gisements, l'un des plus grands au monde. Elle produit annuellement 120 mille tonnes de bauxite calcinée. De ce fait, la ville portuaire de Kamsar s'est développée et compte parmi les villes les plus prospères de Guinée. Développée autour d'un noyau urbain structuré, elle compte de nombreux équipements. L'ascension de ce port minier a réduit le rôle polarisant de Boké, qui ne dispose pas des mêmes atouts.
        Boké, restée à l'écart des installations minières, en subit aujourd'hui les conséquences. En effet, la fonction urbaine de la ville est de moins en moins visible (absence de cadre d'accueil, de services d'approvisionnement, de secteurs économiques et de commerces structurés) et les équipements se dégradent. Cette situation a également des répercussions sur l'activité économique de la commune. La population est encore principalement occupée à l'agriculture: plus de 80 % des gens travaillent « au champ». Les cultures principales sont le riz, le maïs, l'arachide et le fonio. Le marché de Boké continue d'approvisionner le reste du pays en arachides. La culture de l'acajou,  économiquement très rentable, progresse également. Cependant, Boké continue à s'approvisionner pour certains produits à l'extérieur.
         Le redressement de la situation passe par le renforcement de la structure administrative (la confirmation de la ville de Boké en tant que Chef Lieu de Région et de Préfecture et Commune Urbaine), l'établissement d'un plan d'aménagement et le développement des activités secondaires.

Allée d'anacardiers
(Batafon)

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