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Boké a conservé aujourd'hui une place culturelle importante en Guinée . Cette richesse est le reflet du cosmopolitisme de la ville.
Aujourd'hui à Boké, plus de treize ethnies cohabitent pacifiquement. Cette diversité est le reflet des migrations successives qui se sont produites au cours des siècles de l'intérieur du continent vers la côte principalement. Outre les ethnies dominantes du pays (Peuls, Malinkés et bien évidemment les Soussous qui peuplent la Guinée Maritime), on trouve les Bagas, les Landoumas, les Mikiforés, les Nalous et les Diakankés. L'origine de tous ces peuples se perd dans la nuit des temps. Il semble cependant que les plus anciens habitants soient les Bagas, les Nalous et les Landoumas.
Les Landoumas qui sont les premiers occupants de Boké qu'ils utilisèrent comme champs de culture. Les Landouman, seraient venus du Fouta-Djallon. Selon les chroniqueurs, la tribu Landouma appartiendrait au groupe des populations issues de la famille mandingue. Ce groupe est le premier à avoir élu le centre actuel de la ville comme lieu de culture. Le nom actuel de la ville aurait été donné lors d'un partage de vin de palme qu'ils avaient apporté avec eux pour animer les travaux champêtres. Un jour, la répartition fut mal faite. La gourde circula, une première fois. Quand les hommes la reprirent et qu'elle arriva au dernier, il s'écria "N'funlia nun gbok Milé" (camarades, vous m'avez lésé), à quoi l'avant-dernier répondit : "Ah ! Badéboké" : (je te donne ce qui reste). Cette expression resta pour qualifier le champ sur l'actuel plateau de Boké où le mauvais partage avait eu lieu. Puis quand ils eurent visité, tout le reste du pays, ils le désignèrent sous le nom générique de "Kakandé" (quand on a vu une fois ce pays, on ne le quitte plus). Les Bagas, installés sur la rive méridionale du Rio Nunez, sur le Rio Pongo et jusqu'au delta du Konkuré, seraient venus du Fouta-Djalon. Ils sont à l'origine animistes. Population mal connue, les Bagas sont célèbres pour leurs créations plastiques et semblent avoir défini par le biais de leurs objets rituels, une identité ethnique impossible à réaliser sur le plan politique en raison des mouvements migratoires. On leur doit notamment le masque Nimba, symbole de la fécondité. Les Nalous habitent sur la rive nord du Rio Nunez, sur toute la côte entre Kasini (ou Cassini) et le Cap Verga et dans les îles Tristao. Eux aussi seraient venus du Fouta-Djalon. Leur organisation socio-politique serait beaucoup plus familiale que tribale ou clanique, ce qui, en définitive, semble avoir permis aux Nalous de dépasser rapidement le stade des chefferies villageoises pour atteindre celui de l'Etat-nation.
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